JOURNÉES D’ÉTUDE
Architecture : une hantologie
> MAR 21 MAI 2024 / 14H – 17H – Gran Lux
> JEU 23 MAI 2024 / 14H – 17H – Amphithéâtre – ENSASE
Architectures : une hantologie pose l’hypothèse d’un rôle devenu central aujourd’hui de la spectralité dans les productions actuelles en Art comme dans la pensée contemporaine du projet Architectural. Dans l’histoire des modernités, des spectres n’ont jamais cessé de s’annoncer, de s’infiltrer sous la représentation architecturale pour se manifester aujourd’hui sous des formes singulières d’Images-Fantômes.
Architectures : une hantologie, né d’un désir commun entre artistes et architectes de l’école d’architecture de Saint-Etienne, propose dans le domaine d’étude FACT un séminaire trans-disciplinaire de recherche ouvert à tous (public, étudiants et chercheurs) entre ART et ARCHITECTURE ; ce qui est tenté ici, à travers un inventaire à la fois d’initiatives théoriques contemporaines comme d’expériences pratiques spectrales, c’est bien de re-visiter et re-panser à nouveau frais ce rapport aujourd’hui contesté. Entre symptômes et fantômes, le séminaire Architectures : une hantologie, inscrit dans un projet triennal avec le laboratoire ECLLA, cherche à re-poser les termes de cette relation historique entre Arts et Architectures, au prisme du concept d’hantologie.
Hantologie : les futurs perdus
A partir du néologisme « Hantologie », Jacques Derrida initie dans un texte de 1993 : Le spectre de Marx, un concept ontologique, trace d’un passé qui nous hante encore, manifestation à la fois visible et imperceptible. Pour Jacques Derrida, la supposée disparition du communisme à la chute du mur de Berlin reste illusoire, et le spectre du communisme hante toujours implicitement les esprits.
Dans les années deux mille, le théoricien critique britannique Mark Fisher (K-Punk) élargit ce terme hantologie à la pop-culture, analysant les cultures contemporaines comme hantées par les « futurs perdus » de la modernité ; dans son ouvrage Ghosts of My Life, il examine notamment les champs musicaux et cinématographiques (Joy Division, Stanley Kubrick…) qui mobilisent le passé comme matière brute, à partir d’enregistrements d’archives, pour composer des œuvres qui s’actualisent paradoxalement par les traces du passé.
Architectures : une hantologie reprend à son compte le terme « Hantologie », pour s’inscrire dans les voies ouvertes par Jacques Derrida et Mark Fisher, et ainsi enquêter dans l’émergence de formes actuelles sur les traces d’un passé alien irreconnaissable ; s’invitent à travers les logiques de la hantise, les relations historiques entre les pratiques de l’ART et celles de l’ARCHITECTURE.
Un séminaire – Des journées d’études – Une exposition – Une revue
Lors des séances du séminaire et journées d’étude, praticiens et chercheurs seront ainsi invités à explorer les différents modes de survivances de la modernité passée dans les activités contemporaines architecturales comme dans les pratiques artistiques actuelles.
Programme
Mardi 21 mai 2024 – Gran Lux
14h – 17h
Olivier Dutel, fondateur et programmateur du Gran Lux
Mélancolie hantologique
Images : Mouvements et Temps hantées – Projections argentiques et numériques
Olivier Dutel, (1972, France) réalise des films depuis les années 1990. Il est fondateur et programmateur du Gran Lux, membre fondateur du Fonds d’archives Podolski à Bruxelles et co-auteur de diverses revues de cinéma et d’art.
Jeudi 23 mai 2024 – Amphithéâtre
14h – 15h15
Rainier Lericolais, artiste plasticien et musicien
Les pratiques de Rainier Lericolais (né en 1970), plastiques et musicales, se rejoignent dans la notion de mémoire enregistrée : il prélève dans de nombreuses strates culturelles les artefacts et autres symboles qui composent ses œuvres qu’elles soient visuelles, sonores ou spatiales dans lesquelles mêlent références musicales, cinématographiques, plastiques, et littéraires.
Pause
15h30 – 16h45
Frédéric Cordier, artiste plasticien, Frédéric Cordier 2010-2024
Frédéric Cordier est un artiste canado-suisse, né à Montréal en 1985.
Il développe une œuvre peinte, dessinée et gravée.
Il s’intéresse à l’erreur et en particulier celle introduite dans un système donné et supposé infaillible.
Parallèlement à son exploration de la sérialité, il développe une oeuvre gravée traitant de la mécanicité du monde et de la transformation de
la nature sous l’activité humaine.
Avec peu de moyens et un choix restreint de techniques, il crée des structures abstraites ou figuratives, des trames à la régularité perturbée par des imperfections, des paysages codés comme un langage informatique. L’iconographie de ces représentations comme leur nature formelle renvoient aux systèmes qui structurent notre société et la rythment.
Échanges/Discussions