JOURNÉE D’ÉTUDE

[Re]faire la ville

Démarches écologiques et implications habitantes

23 MAI 2024 9H30 – 17H

Dans le cadre de l’exposition La rue des transitions, tissons la ville de demain, le Site Le Corbusier propose sa 4e journée d’étude, en partenariat avec l’ENSASE et l’Université Jean Monnet Saint-Étienne.

Le dérèglement climatique, l’épuisement des ressources et les atteintes à la biodiversité, ainsi que les inégalités et injustices qui en découlent, constituent des enjeux redoutables pour l’ensemble des acteurs de la production et du gouvernement des villes et des territoires. L’appréhension de ces enjeux met fréquemment en avant la notion de transition, sous-tendue par l’idée que la trajectoire des sociétés industrialisées (le « développement », la « croissance ») ne s’est pas accompagnée de « progrès » en matière de justice sociale, en matière de réduction des inégalités et de considération pour le « monde vivant », appréhendé à l’aune des services rendus aux activités humaines. Pour le dire en d’autres termes tout en l’imposant au pluriel, cette notion prend au sérieux – malgré sa faiblesse régulièrement dénoncée qui fait souvent préférer la notion de « bifurcation » – non seulement qu’un autre monde est possible mais qu’il est indispensable.
D’autres modalités de fabrication de la ville et des territoires sont également possibles et indispensables. Elles sont parfois « déjà là », plus ou moins visibles, plus ou moins valorisées. Elles considèrent toutes les habitant·es, humain·es organisé·es en société et non-humains, des quartiers, villes ou territoires dans lesquels elles sont déployées. Le terme « considérer » est choisi : il renvoie aux réflexions de Marielle Macé, spécialiste de littérature française et écrivaine, qui distingue sidérer et considérer : sidérer, c’est rester « au bord », « au bord de notre propre présent, de ses multiplicités et de ce qui nous y requiert » tandis que considérer, « mot de la perception et de la justice », c’est « faire cas de ».
« Faire cas » des habitant·es dans ces conceptions et pratiques qui conjuguent enjeux écologiques, sociaux et économiques, et « faire avec » elles et eux constituent, pour l’équipe d’organisation de la journée d’étude, un levier crucial des transitions nécessaires. En invitant des chercheur·es, des praticien·nes de l’architecture, de l’urbanisme et du paysage ainsi que des intervenant·es concerné·es, l’équipe d’organisation de la journée d’étude souhaite ainsi susciter des échanges tout particulièrement sur les pratiques et les pouvoirs de décision des habitant·es, dans les processus de transitions qui contribuent à (re)faire la ville, notamment dans les quartiers populaires.

Programme

L’animation de la journée est confiée à David Abittan (journaliste, Temaprod)

9h30 | Accueil institutionnel

> Géraldine Dabrigeon, directrice-conservatrice du Site Le Corbusier.

9h50 | Introduction : thématique et enjeux de la journée

> Rachid Kaddour, maître de conférences, géographie, ENSA de Saint-Étienne, Unité de Recherche Architectures et transformations

> Frank Le Bail, maître de conférences, architecture, ENSA de Saint-Étienne, UR Architectures et transformations

> Christelle Morel Journel, maîtresse de conférences, études urbaines, Université Jean Monnet de Saint-Étienne, UMR 5600 EVS

10h10 | Conférence : « Ménager les territoires »

Simon Teyssou, architecte-urbaniste, Atelier du Rouget ; Grand prix de l’urbanisme 2023 ; maître de conférences, directeur de l’ENSA de Clermont-Ferrand.
Simon Teyssou est architecte-urbaniste. Depuis 2001, l’atelier du Rouget (Cantal) développe une activité profondément ancrée dans les réalités rurales et périurbaines, mais aussi urbaines, de son territoire au sein du Massif Central. Par le recours aux ressources locales, la préservation de l’existant, la recherche de l’efficacité ou le ménagement de tous les vivants notamment, il intègre pleinement les impératifs écologiques et économiques contemporains. Il est lauréat du Grand prix de l’urbanisme 2023. Simon Teyssou enseigne à l’ENSA de Clermont-Ferrand, dont il assure la direction depuis 2018.

11h10 | Présentation puis visite de l’exposition « La rue des transitions. Tissons la ville de demain »

> Caroline Manowicz, designer, commissaire

> Costanza Matteucci, graphiste, commissaire

> Géraldine Dabrigeon, directrice-conservatrice du Site Le Corbusier de Firminy, commissaire

Repas sur place possible, sur inscription

13h30 | Retours d’expériences et analyses : « Quartiers populaires : des initiatives discrètes et émancipatrices »

Dans des quartiers d’habitats collectifs et populaires, face aux crises socio-économiques, sociales, environnementales et politiques, des initiatives alternatives ou complémentaires à    la rénovation urbaine misent sur l’ancrage territorial, les intelligences qui en découlent et de nouvelles alliances, contribuant à (re)faire la ville autrement.

> « Titre à venir »
Fabien David, paysagiste, Coloco (à préciser)

> « Mobiliser les habitants pour réhabiliter la biodiversité d’un quartier toxique. L’exemple de Gowanus Canal Conservancy (New York City, Brooklyn)
Hugo Rochard, enseignant, géographie et aménagement, université Paris-Sorbonne, UMR 7533 Ladyss
Hugo Rochard est docteur en géographie et aménagement, chercheur associé au Ladyss  (UMR 7533) et enseignant à Sorbonne Université. Il travaille sur les politiques urbaines de   biodiversité et sur les liens entre l’action citoyenne et l’action publique. Il a mené une thèse sur des      initiatives citoyennes de renaturation en ville, en suivant plusieurs expérimentations collectives et locales à Paris et à New York.  Il a co-écrit Réparer la Terre par le bas. Manifestes pour un environnementalisme ordinaire (2022) avec Nathalie Blanc et Cyria Emelianoff, ouvrage portant sur les engagements quotidiens des collectifs issus de la société civile pour les enjeux sociaux et écologiques.

> « La Fabrique du Clos à Stains. Refaire la ville sur et par elle-même »
Louis Destombes, architecte, Bellastock, Maître de conférence associé, ENSA Paris-La Villette, AHTTEP – UMR AUSser
Louis Destombes est architecte (PhD) au sein de la SCIC Bellastock où il coordonne des démarches        de réemploi dans le cadre de projets de construction et d’aménagement. Enseignant associé à   l’ENSA Paris La Vilette et chercheur au laboratoire AHTTEP, ses travaux portent sur l’histoire des             théories de la construction et sur les évolutions contemporaines de la culture constructive des architectes au prise avec les enjeux de la transition écologique.

> « La Permanence architecturale comme levier pour une écriture collective et ancrée de la commande publique en faveur d’un urbanisme vivrier »
Sophie Ricard, architecte-urbaniste, Notre atelier commun et La preuve par 7
Sophie Ricard est architecte-urbaniste, co-directrice de Notre Atelier Commun et du programme de La Preuve par 7. Pour un droit d’expérimentation en urbanisme, architecture et paysage en vue d’une reterritorialisation de la commande et des métiers de la fabrique de la ville. Après avoir mené plusieurs permanence architecturale sur le temps long et sur les terrains même de projets, elle s’engage aujourd’hui à accompagner différentes maîtrises d’ouvrage dans la diffusion de nouvelles méthodes et pratiques à l’œuvre, comme la programmation ouverte (permettant l’activation des démocraties locales) en vue de favoriser un urbanisme du lien et soin à partir des ressources    matérielles et immatérielles d’un territoire.

15h15 | Table ronde

Avec l’ensemble des intervenants de la journée, animée par David Abittan (journaliste).

16h | Synthèses de la journée

> Georges Gay, professeur émérite, géographie et aménagement, Université Jean Monnet        de Saint-Étienne, UMR 5600 EVS

> David Abittan, journaliste