Léa Berthelot, diplômée 2023 issue du master Formes Architectures milieux (enseignant•es Marie-Agnès Gilot, Jérôme Glairoux, Séverin Perraut ) domaine FACT Formes architectures Cultures Techniques, lauréate du prix Région Auvergne Rhône Alpes du concours Impact 2023 pour son Projet de Fin d’Etudes Le jardin permaculturel, vers un nouveau rapport au paysage.

Comment l’architecture peut-elle contribuer aujourd’hui à l’aménagement des conditions de vie de l’ensemble de la biosphère ? Comment peut-elle participer à construire la « nouvelle terre » ? 

Par l’acte de construire, l’homme s’est toujours protégé des éléments en créant des lieux de vie favorables à son épanouissement. Aujourd’hui, l’architecture agit à l’encontre de son but premier en créant un environnement global défavorable au développement de la vie humaine. Dans ce cadre, le projet présenté est un questionnement autour de l’urgence de proposer de nouveaux modèles de production et de vivre-ensemble. Face aux crises écologiques, économiques et sociales s’impose une évidence : la nécessité de renouer avec la terre.

Le projet, Le jardin permaculturel, vers un nouveau rapport au paysage est une invitation à changer le regard sur nos rapports au paysage et au vivant, à explorer comment l’architecture, en retrouvant un lien étroit avec l’agriculture, peut accompagner ce désir d’un retour à la terre. Tout en s’emparant de la question du devenir de l’Huveaune dans le paysage marseillais, la démarche du projet est de reconnaître le potentiel du lieu, qu’il soit paysager ou bâti. Dans la continuité de parcs majeurs de la ville, et en s’appuyant sur l’histoire agricole de cette terre bordant l’Huveaune, le projet propose un parc habité en permaculture, à la fois productif et paysager. D’emblée, il a été question de réfléchir à un projet d’architecture-paysage, un projet où bâtiment construit et dessin du paysage sont indissociables. L’attitude de projet adoptée est la suivante : faire l’architecture avec les intangibles du site. 

Le dessin proposé est une nouvelle manière d’appréhender les milieux vivants, en évoquant la mémoire des lieux, en travaillant avec l’existant tout en intégrant de nouvelles pratiques, plus juste pour la ville de demain. Le végétal est alors un incubateur face à la nécessité de revaloriser les berges de l’Huveaune, épuisées par des décennies de pratiques industrielles ayant eu raison de l’ensemble des sols et des écosystèmes. Ce grand jardin habité est pensé en réponse aux enjeux actuels : il y est question du vivant, du rapport des êtres à ce qu’ils tendent à faire pour assurer une vie en communauté.

Le concours Impact à destination des étudiant•es en architecture, défend et valorise une approche sobre et engagée de l’architecture, en lien avec des matières frugales, pour les étudiants en école d’architecture.