ATELIER

Les logiques du territoire

Master 1 – Domaine Transitions

L’atelier de Master 1  « TRANSITIONS : Les logiques des territoires » sous la responsabilité pédagogique de Thibault Maupoint de Vandeul et Rachid Kaddour, a pour objectif, à partir d’une vision à grande échelle, de faire prendre conscience, par le projet, du lien qui existe fondamentalement entre les caractéristiques physiques, géographiques et architectoniques d’un site et les dispositifs architecturaux qui s’appliquent à l’échelle des édifices.

Il s’agit d’extrapoler des conditions du site, la matière qui nourrit le projet et pose l’architecture comme référence à un contexte.

L’apprentissage de la manipulation de cette matière physique et conceptuelle est mis en œuvre au travers un questionnement sur la densité de la ville paysage qui occupe aujourd’hui la plupart de nos territoires. Pour en comprendre l’identité, les limites et les potentialités de développement sur elle-même.

Pour cela, cette approche du projet multiscalaire est croisée avec les situations sociales, économiques et politiques d’un territoire pour formuler des alternatives au mitage des terres naturels ou agricoles, à la désertification des centres anciens, et nourrir la réflexion sur les relations entre ville et nature, architecture et paysage.

Les étudiants de l’école d’architecture de Saint-Étienne présentent leurs réflexions aux habitants de Dunières

Souhaitant porter de nouvelles réflexions sur l’aménagement durable en milieu rural, l’État, via la Direction départementale des Territoires de la Haute-Loire, a invité les étudiants de l’ENSASE à s’intéresser à la commune de Dunières.

C’est ainsi qu’au mois de septembre 2022, l’atelier de projet de Master 1 « TRANSITIONS : Les logiques du territoire », a passé une semaine en immersion sur la commune. Au programme, arpentage du centre bourg et son paysage pour en comprendre l’identité, et rencontres avec différents acteurs institutionnels, associatifs et économiques.

De ce travail en immersion, restitué aux acteurs à l’issue de la semaine d’immersion, ont émergés plusieurs thèmes de projet, développés ensuite dans le cadre de la pédagogie de l’atelier qui s’intéresse à la ville paysage. Cette ville qui occupe aujourd’hui la plupart de nos territoires dès que l’on sort de la densité des centres-villes ou centres-bourgs.

L’exercice pédagogique consiste à mener une réflexion sur des alternatives au mitage des terres naturelles ou agricoles et à la désertification des centres anciens. Et par le projet, proposer de retrouver une cohérence dans les rapports entre ville et nature ; au travers d’une méthode de travail à différentes échelles qui lie les résolutions architecturales des édifices avec les caractéristiques physiques, géographiques et architectoniques d’un site.

Cette méthode, croisée avec les situations sociales, économiques et politiques de son territoire permet de formuler par le projet, des réponses aux questions actuelles comme l’imperméabilisation des sols, la renaturation des cours d’eaux, les nouveaux modes d’habiter, la déconstruction, les ressources et les circuits courts, ou encore la préservation des écosystèmes.

A Dunières, les grands thèmes de projet se sont attachés aux éléments remarquables qui forgent l’identité de la commune dans son territoire et qui sont des potentiels pour penser un aménagement durable pour l’avenir.

Il y a d’abord l’eau, avec la Dunières qui porte le passé des moulinages et à qui le centre bourg tourne en partie le dos.

Ensuite les routes, qui placent Dunières à un carrefour stratégique pour le fret et son économie. Mais qui dans le même temps amène une cohabitation souvent malheureuse avec les piétons, les commerces et les logements qui la bordent.

Il y a aussi les anciennes voies ferrées, rendues pour partie à la ville avec la voie verte et le vélo-rail. Dont le potentiel pour structurer une ville durable avec des modes de déplacement doux reste à exploiter.

Et enfin, s’est posé la question des tissus qui constituent l’identité des différents quartiers, et dont les liens sont parfois rendus difficiles par la topographie.

Les étudiants ont présenté jeudi 19 janvier 2023 le résultat de leur travail pédagogique. Ce travail sans contraintes techniques ni financières, a permis aux différents acteurs présents de voir / percevoir leur commune avec le regard neuf de ces jeunes passionnés.

Si aucune de ces propositions ne verra le jour, il ne s’agit pas d’une étude opérationnelle, certaines d’entre-elles ont cependant suscité beaucoup d’intérêt.

Enseignant.es de l’ENSASE également intervenus dans l’atelier :
Mathieu Blanc
Jean-Michel Dutreuil,
Daniel Fanzutti
Laura Giuliani

Intervenant.es extérieur.es
Christel Marchiaro, enseignante à l’ENSA Marseille
Stanislas Zakarian, architecte Conseil