SEMINAIRE

Traverse(s)

Tectonique et Paysage,

du bon usage de la photographie en architecture

3 ET 4 AVRIL 2018

Atelier 217 de l’ENSASE

Si le paysage au sens commun peut paraître sans légitimation : « il semble se tenir tout seul, dans sa perfection naturelle », nous interrogeons aujourd’hui son rôle dans l’extension générale des domaines de l’architecture. Le concept ouvert et flou de paysage nous intéresse ici parce qu’il permet de produire de nouvelles formes de connaissance de l’espace dans des relations inédites entre Société et Nature. Dans l’expérience du paysage, la perception – prise de vue – et la compréhension – prise de conscience – des relations entre échelles du site, de l’infrastructure, de l’édifice deviennent centrales. Evoquer le paysage renvoie à nos perceptions individuelles comme aux représentations collectives, à l’idée de nature mais également aux sociétés qui l’habitent, aux relations esthétiques tout autant qu’aux gouvernances territoriales. Ce souci du paysage, porté par des pratiques spatiales n’est pas une nouveauté. John Brinckerhoff Jackson a souligné dès les années quatre-vingt, dans ses recherches sur la formation du paysage américain, les entrelacs complexes entre rôles dévolus à la nature et ceux attribués à l’homme ; cette approche poursuivie par d’autres a contribué à constituer une théorie sur les fabrications du paysage. Le paysage n’est pas conditionné par des déterminismes : il s’écrit quotidiennement dans le territoire entre mémoire et oubli ; cette
mobilité essentielle prend une actualité évidente et opérante dans la conception architecturale contemporaine. Elle réoriente aujourd’hui l’architecture comme seule pratique de l’édifier et nous invite sans doute à relire la discipline théorique à travers : Paysage/Tectonique.
De ce point de vue, l’élaboration traditionnelle du projet qui pose le primat de l’édifice dans un territoire « en arrière plan », n’a plus autorité ; cette séparation des échelles entre l’objet architectural : Tectonique et son contexte territorial : Paysage n’est plus efficiente dans la conception contemporaine. Fort est de constater que les pratiques du paysage (professionnels du paysage, artistes plasticiens, écologistes, etc…) réinterrogent elles aussi depuis vingt ans la discipline architecturale et participent activement à la constitution d’une culture de l’architecture de paysage.
Dans ce cadre, la notion de paysage et la photographie de l’architecture des territoires habités (la géophotographie) sont devenues un couple essentiel, fortement présent dans le champ élargi de la critique contemporaine comme dans la conception architecturale. Depuis la mythique exposition de 1975 des New Topographics : Photographs of a Man-altered Landscape, aux photographies sans apprêt de l’artiste Ed Ruscha, sur l’ordinaire du Roadscape de l’ Amérique des 70’s en passant par les pérégrinations de John Brinckerhoff Jackson dans le vernaculaire américain par la note photographique, tous ces courants photographiques, à la fois dans leur esthétique comme dans leur mode heuristique, ont influencé fortement nos approches contemporaines des paysages ordinaires. Par l’enquête sur les fabrications du paysage à travers les relations entre pratiques du territoire et espace, ces process sont actuellement mobilisés et réutilisés de manière décisive dans l’analyse comme dans la conception. La question du paysage au prisme de la prise de vue prend, de fait, une importance élargie à l’organisation spatiale du monde actuel.

Mardi 3 avril 2018

  • 9H30 – Introduction 

Pierre-Albert Perrillat-Charlaz, Evelyne Chalaye, enseignants TPCAU ENSA-Saint-Etienne

  • 9H45 – Programme 1

Oscar Barnay, architecte
Hubert Gaudriot, architecte
Clément Paradis, photographe, doctorant CIEREC, UJM Saint-Etienne
« Voir, penser, dépasser – entre photographie et architecture »

  • 12H30 – Buffet
  • 14H00 – Programme 2

Frank Rambert, architecte, docteur en architecture, professeur ENSAVersailles
« scarifications »

  • 16H30 – Bilan et table ronde

Mercredi 4 avril 2018

  • 9H30 – Introduction Pierre-Albert Perrillat-Charlaz, Evelyne Chalaye, enseignants TPCAU ENSA-Saint-Etienne
  • 9H45 – Programme 3

Paul D’Haese, photographe, Belgique
« A travers du tangible »

  • 12H30 – Buffet
  • 14H00 – Programme 4

Eric Dayre, professeur de littératures comparées, ENS Lyon, Fondateur et Directeur du CERCC
« Architectures éphémères au cinéma : 1934 – 1968, Boris Kaufman/ Richard Sylbert »

  • 16H30 – Bilan et table ronde
  • 18H00 – Conférence, amphithéâtre Ensase (sous réserve)

Gonçalo Byrne, architecte, Portugal