CONFERENCE

Créer “sur place”
ou créer “à la place” (?) – être in situ

 Christophe Gonnet, plasticien/sculpteur


Passage – Christophe Gonnet – Passerelle d’Auzay, Argenton-les-Vallées – 2012

MARDI 6 MARS 2018 A 18h Amphithéâtre
Entrée Libre

Nous habitons un monde fini, depuis toujours, mais depuis peu, nous le ressentons.
Il a fallu des centaines de milliers d’années à l’humanité pour comprendre que le monde était sphérique, c’est à dire d’une surface quantifiable.
Il y a 500 ans seulement que des hommes le vérifiaient physiquement.
Il y a guère plus de 50 ans que l’humanité prouvait la possibilité de s’arracher à l’attraction terrestre, mais c’est depuis quelques années seulement que s’impose l’urgence d’y rester attaché…

Pour tout créateur contemporain qui fait œuvre d’un lieu terrestre en plus des matières qu’il peut y associer, se pose la responsabilité de ce qu’il transforme, remplace ou dénature.
Il est des gestes irrémédiables, d’autres profondément durables et certains inconséquents.
Toute création est par essence contre Nature, mais il n’est pas de sens à la Nature sans création.
Habiter un espace, s’y faire une place, ne consiste pas davantage à le devenir qu’à s’en extraire, parce que c’est là, notre condition d’être vivant, et la condition d’être pensant.

Peut-être faut-il envisager l’art comme une éther, « une substance subtile distincte de la matière et permettant de fournir ou transmettre des effets entre les corps »*, d’aucune réalité perceptible, d’aucune temporalité tangible, mais inextricable de notre confusion à tout ce qui est terre…?

(*) Dictionnaire d’histoire et philosophie des sciences. Article Ether rédigé par M. Scott Walter.

C. Gonnet