JOURNEE D’ETUDE EN LIGNE

La recherche en/avec les Arts

Deuxième journée du cycle Recherche en/avec les Arts

Journée d’étude Recherche en/avec les arts

Vendredi 9 avril 2021

Evénement en ligne – Inscription auprès de martine.patsalis@univ-st-etienne.fr

« La peinture ne montre pas seulement, elle pense », Hubert Damisch, Théorie du nuage, 1972

Si dans le champ des Arts Plastiques, « la recherche avec l’expérience de l’art » n’est pas nouvelle, en particulier dans le cadre du doctorat, la recherche-création censée s’y substituer a le vent en poupe et suscite quantité d’interrogations. Un tel regain d’intérêt s’explique notamment par la possibilité de voir les Écoles d’art et d’architecture offrir une formation doctorale, par également le rôle important accordé à la créativité face à la numérisation et à l’informatisation galopantes des environnements de travail, mais aussi parce que certains chercheurs en SHS, par exemple, s’en inspirent et l’envisagent alors comme une nouvelle forme d’investigation. La recherche en création déborde également le seul champ universitaire des Arts Plastiques quand la Littérature par exemple s’en empare. Elle ne se réduit plus enfin au seul doctorat et se déplace vers les formations du second cycle universitaire.

Si Pierre-Damien Huyghe distinguait recherche sur les arts, recherche avec l’expérience de l’art, recherche en arts (Contre-temps, 2017), c’est au foisonnement et à la diversité des approches et des modes de faire de la Recherche en art et avec l’art qu’est dédiée cette journée d’étude. Réflexions théoriques et pratiques artistes y seront présentées afin d’examiner les relations entre Recherche et Arts, afin de réfléchir à leur articulation et au processus qui les relie. La pratique artiste, les questions qui la traversent ou qu’elles expriment, la nature des faires qu’elle met en acte, son rapport avec le contemporain, les perspectives théoriques et critiques qu’elle déploie et, inversement, les théories qui la nourrissent, les va-et-vient entre pratique et théories, ou encore la/les forme(s) que prend une pensée artistique dans le « cadre d’exigences scientifiques » propre à une thèse, tels seront les thèmes abordés. Il s’agit en somme de regarder les arts « à la fois [comme] moyen[s] de recherche mais aussi [comme] lieu[x] où cette recherche se déploie ». (Le doctorat et la recherche en création, C. Naugrette, M. Martinez, 2020)

Cette journée est destinée aux doctorants de l’ENSASE, de l’ESADSE, de l’UJM et d’autres établissements de l’UdL ainsi qu’aux enseignants-chercheurs et artistes-chercheurs.

Programme

9h15 Introduction Anolga Rodionoff (Professeure des universités – ECLLA – UdL/UjM)

Modération : Anolga Rodionoff

9h30-10h00 Emmanuelle Becquemin, artiste, (ESADSE). Performance-fiction

10h00-11h00 Pierre-Damien Huyghe, philosophe et professeur émérite en Philosophie de l’art (Paris I – Panthéon – Sorbonne) De la recherche et de ses enjeux. Arts, architecture, design

11h00-11h30 – Questions

11h30-12h00 – Pause

12h00-12h30 Gwenaëlle Bertrand & Maxime Favard, Maîtresse et Maître de conférences en Design, (université Jean Monnet & université de Strasbourg). Une recherche-création à la croisée des arts, sciences et techniques

12h30-13h00 – Questions

13h00-14h00 – Déjeuner

14h00-14h10 « La Mort d’Hyppolite », impressions du 16 octobre 2020, France – vidéo numérique 4’45’’ réalisée par Claudie Dellinger (étudiante Master 2 Réalisateur.rice Arts numériques).

14h10-14h30 Laurence Tuot, maîtresse de conférences en Arts Plastique, (université Jean Monnet). Livre d’artiste. Théâtralité

 14h30-15h00 – Questions –  Conclusion et programme à venir

Deuxième journée du cycle Recherche en/avec les Arts inauguré en novembre 2019. Initialement prévue dans le cadre d’une exposition, une présentation des œuvres de E. Becquemin, G. Bertrand et M. Favard, L. Tuot, sous des formes diverses, rythmera les interventions. S’ajoute à cette présentation, la vidéo numérique réalisée par C. Dellinger sur les gestes de l’artiste L. Tuot.

Emmanuelle Becquemin, Performance-fiction

Mêler les formes d’écriture dans l’élaboration d’un travail théorique. Dialoguer avec les œuvres d’un corpus établi en engageant une pratique littéraire. Franchir le seuil de sa discipline pour aller vers d’autres espaces. La création-recherche telle que je la mène est l’occasion de penser la figure de l’artiste et du designer.euse en écrivain.e.

Gwenaëlle Bertrand et Maxime Favard, Une recherche-création à la croisée des arts, sciences et techniques

À partir d’un projet en design que nous menons avec des enseignants-chercheurs en Machine Learning (Hubert Curien, UJM), on s’attachera à comprendre comment la recherche-création permet de renouveler nos manières de penser et d’agir d’un point de vue disciplinaire et également, interdisciplinaire. On en évaluera les effets sur notre collaboration ainsi que sur nos critères d’appréciation scientifique des résultats produits entre expériences subjectives et réflexions objectives.

Pierre-Damien Huyghe, De la recherche et de ses enjeux. Arts, architecture, design

Comment les expériences de fabrique qui se développent dans les domaines de l’art, de l’architecture et du design peuvent-elles s’inscrire au nom de la recherche ? Je propose d’examiner deux voies possibles. La première concerne la mise en place de ce que j’appellerai des œuvres cruciales. La deuxième consiste à écrire avec ou depuis l’art comme expérience. Ce que peuvent être ces œuvres et cette écriture, c’est ce qu’il s’agit de définir.

Laurence Tuot, Livre d’artiste. Théâtralité

Concurrencée depuis plus d’un siècle par d’autres technologies plus efficaces, la gravure n’est plus un médium destiné à la reproduction des images. Aujourd’hui, ses spécificités sont donc moins axées sur son caractère multiple que sur un certain imaginaire technique, gestuel et sensuel. La réception de l’art de la gravure apparaît dès lors, dans certaines pratiques contemporaines, indissociable de sa pratique en atelier, forçant la recherche et la formation autour de cette discipline à emprunter des voies nouvelles de transmission. À partir de l’étude d’un projet éditorial en gravure sur bois, Phèdre, récit en 20 tableaux, il s’agira  de penser l’expérience de la gravure – dans ses processus créateurs et dans sa réception -, comme une expérience théâtrale convoquant une temporalité et un rapport au public spécifiques.

Claudie Dellinger, Laurence Tuot, « La Mort d’Hyppolite », impressions du 16 octobre 2020, France – Vidéo numérique, 4’45’’.

Quand les mains racontent le texte. Découvrez les gestes et la manière de faire de l’artiste Laurence Tuot lors de l’impression de “La Mort d’Hyppolite”, une double page imprimée à la main à l’aide de tampons uniques réalisés par l’artiste.

Organisation scientifique de la journée d’étude : Anolga Rodionoff, professeure des Universités (ECLLA – UjM) & Pierre-Albert Perrillat-Charlaz, professeur des ENSA (ENSASE)

Organisation et Communication : Martine Patsalis (ECLLA – UjM)