CONFÉRENCE

Espaces relationnels – Projet d’une nouvelle anthropologie de l’art

Carlo Severi

MARDI 21 JANVIER 2025 A 18H

Amphithéâtre de l’ENSASE
Entrée Libre

Carl Einstein écrivait en 1914 que « L’œuvre d’art est en elle-même un acte de connaissance et de jugement, et qu’il faut donc transférer le concept de connaissance esthétique de la théorie à l’oeuvre. » En suivant cette idée, et travaillant sur un certain nombre d’exemples amérindiens, nous allons esquisser un projet d’anthropologie de l’art qui, au lieu de se référer à des théories esthétiques, s’inspire directement des travaux d’un groupe d’artistes qui, de l’abstraction de Barnett Newman au Land Art de de Maria et Turrell, ont cherché à définir les traits essentiels de toute image.

Carlo Severi est directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales et directeur de recherche au CNRS. Membre du laboratoire d’anthropologie sociale du Collège de France depuis 1985, il a travaillé d’abord sur la tradition chamanique des Indiens Kuna du Panama, en étudiant d’une part les théories indigènes de la maladie mentale et d’autre part les modalités de transmission du savoir chamanique. Il a ensuite développé une analyse comparative des arts de la mémoire, et formulé, avec M. Houseman, une théorie du rituel, fondée sur l’analyse relationnelle des actions. Il travaille actuellement sur les formes de subjectivité (définies par l’action, la parole et le regard) attribuées aux artefacts.

Il a été Visiting Scholar au King’s College de l’université de Cambridge (1990), Getty Scholar auprès du Getty Institute for the History of Art and the Humanities de Los Angeles (1994-1995) et Fellow du Wissenschaftskolleg de Berlin (2002-2003).

Il a notamment publié La memoria rituale (La Nuova Italia, 1993 ; trad. esp. Abya Yala Ediciones, 1996 ), Naven ou le donner à voir (avec M. Houseman, Ed. du CNRS-Éditions de la M S H, 1994 ; éd. angl. Brill, 1998, 2éme éd. 2010), et Le Principe de la chimère – Une anthropologie de la mémoire, Ed. Rue d’Ulm-Musée du Quai Branly, paru en 2007 (éd. it. Il Percorso e la voce, Turin, Einaudi 2004; éd. latino-américaine, El Sendero y la Voz, Buenos Aires, SB Ediciones, 2009).

En 2003, il a dirigé le numéro spécial de L’Homme consacré à Image et anthropologie ; en 2009, avec Giovanni Careri, François Lissarragues et Jean-Claude Schmitt, le livre Traditions et temporalités des images ; en 2010, avec Julien Bonhomme, le Cahier d’anthropologie sociale consacré aux Paroles en actes ; en 2011, un cahier de Gradhiva réunissant un ensemble d’études sur l’ambiguïté visuelle (Pièges à voir, pièges à penser).