RECHERCHE

Soutenances de thèse

Olivier Ocquidant

Xavier Wrona

Olivier Ocquidant, anthropologue
L’urbanité d’une ville-faubourg. Étude ethnographique de l’expérience urbaine. L’exemple de Saint-Étienne.

> MAR 6 DEC 2022 – 14h  – Département d’Études Politiques et Territoriales de l’Université Jean Monnet Saint-Etienne (77 rue Michelet, salle MIC_A201)

Jury
Alexandra Bidet, Chargée de recherche CNRS, Centre Maurice Halbwachs,
Denis Cerclet, Maître de conférences Anthropologie HDR, Lyon 2, Président,
Pascale Pichon, Professeure émérite, Centre Max Weber, Directrice de thèse,
Jean Paul Thibaud, Directeur de recherche CNRS, AAU CRESSON, Rapporteur,
Stéphane Tonnelat, Chargé de recherche CNRS, LAVUE,
Chris Younès, Professeure émérite, GERPHAU, Rapporteure.

Résumé
Au croisement d’une sociologie des interactions et des ambiances urbaines, la thèse interroge l’urbanité par une enquête menée dans les espaces publics de Saint-Étienne. Basée sur des observations personnelles, la première partie saisit l’expérience urbaine en intrigues de l’accessibilité et de la continuité, sur différents registres (interactionnel, esthétique, historique). La coordination des engagements et la coproduction d’une aisance, sont ainsi les éléments qui comptent dans l’expérience, notamment dans les situations de coprésence. La deuxième partie montre que des formes d’accrocs et de non coopération apparaissent régulièrement. Des enjeux comme la coopération véhiculaire, la conduite de l’attention et du regard et le maintien de la face sont examinés. Une urbanité en tension apparaît, dans ses liens aux marges et à la pauvreté. La troisième partie examine l’expérience de marcheurs, et rend compte de troubles et d’inconforts récurrents occasionnés par les aménagements spatiaux. Ceux-ci sont ressaisis dans la perspective d’une histoire urbanistique et politique, plus soucieuse de production que d’aménité publique. La forme d’une ville-faubourg apparaît, concentrant ses qualités d’habiter dans les faubourgs et en bord de ville. Finalement, la thèse montre que les accomplissements de l’expérience urbaine dépendent de compétences civiles ordinaires, d’un souci des situations en commun, des continuités micro écologiques de l’entourage, et d’intrigues esthétiques et historiques inscrites dans les lieux. L’urbanité y apparaît comme un ensemble de liens aux personnes et aux lieux, historiquement construits et ordinairement expérimentés. Ce travail identifie certaines ressources et compétences nécessaires pour prendre soin de cette urbanité.

Xavier Wrona, architecte
ARCHITECTURE ET SAVOIR
Une économie générale du savoir architectural par-delà la production de bâti, de Vitruve à nos jours.

> MER 14 DEC 2022 – à 14h, salle L363/365 (3e étage) ENS Bâtiment de Physique, 24 Rue Lhomond, 75005 Paris

École doctorale n° 540
Lettres, Arts, Sciences humaines et sociales
Spécialité
Architecture, Esthétique, histoire et théorie des arts

Jury
Olivier Chadoin, Professeur, École Nationale Supérieure d’Architecture et de Paysage de Bordeaux, Rapporteur, Président du jury,
Panayotis Tournikiotis, Professeur, Université Polytechnique d’Athènes , Rapporteur
Emmanuelle Cunnigham Sabot, Professeure, École Normale Supérieure Ulm, Examinatrice
Marilena, Kourniati, Maîtresse de conférence, École Nationale Supérieure d’Architecture de Paris la Villette, Examinatrice,
Beatrice, Lampariello, Professeure, Université Catholique de Louvain, Examinatrice,
Pierre Caye, Directeur de recherche, CNRS, Centre Jean Pépin, École Normale Supérieure Ulm, Directeur de thèse.

Résumé
« L’architecture elle-même comprend trois parties : la construction des bâtiments, la gnomonique et la mécanique. » Vitruve, De l’architecture

La première définition de l’architecture en occident, donnée par Vitruve, définit la discipline comme ne se limitant pas à la production de bâti. Pourtant, il n’est pas une seule histoire de l’architecture qui ait considéré l’architecture ainsi. Toute histoire de l’architecture est une histoire de bâtiments. Vitruve avait-il tort de considérer que l’architecture pouvait exister par-delà la production de bâti ? Ce travail a entrepris de regarder, chez huit figures dominantes de l’histoire de l’architecture occidentale, les activités ne relevant pas de la production de bâti. Cette étude atteste de la grande pluralité des activités des architectes depuis Vitruve. Elle est l’occasion de réinterroger le sens et la fonction de l’architecture comme savoir depuis des œuvres et écrits ne relevant pas de la production de bâti, en sortant ces travaux de la périphérie dans laquelle l’historiographie de l’architecture les a mis pour ici les mettre, peut-être les remettre, au centre.